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« La santé à venir »

Une thématique qui se veut novatrice

L’Organisation Mondiale de la Santé a donné en 1946 une définition ambitieuse de la santé qui devrait être « un état de bien-être complet physique, mental et social ne consistant pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité »

Cette

approche met clairement en évidence que la santé ne saurait s’appréhender comme la simple résultante d’une absence de maladie. Elle ne devrait donc pas se limiter à la seule connaissance des facteurs pathogènes et à leur gestion dans un but de guérison.

C’est avec cette préoccupation que Aaron ANTONOVSKY a proposé de tenir compte des facteurs « salutogènes » capables de générer, entretenir et restituer le meilleur bien-être possible lorsque celui-ci a été altéré. Dans cette optique il a développé l’idée que nous possédons un sixième sens, appelé la « cohérence », capable de rendre efficient les facteurs salutogènes. Ce sens s’élabore à partir de trois éléments : comprendre les événements de la vie (Sense of Comprehensibility), pouvoir les gérer (Sense of Manageability) et avoir le sentiment qu'ils ont un sens (Sense of Meaningfulness).  Il est essentiel de favoriser l’expression de ce sixième sens.

Une telle cohérence ne peut s’épanouir qu’en adéquation entre les capacités de la personne et la configuration de son environnement dans la vie quotidienne. Ainsi, deux personnes avec une même mobilité articulaire auront pour l’une une autonomie satisfaisante, alors que pour l’autre celle-ci sera réduite du fait de la présence d’escaliers, par exemple. Cette situation relève de capabilités différentes. L’une est capable de satisfaire à ses besoins de déplacement. L’autre ne l’est pas faute d’un environnement adapté à ses possibilités.

La notion de capabilité a été initialement développée dans la dimension économique permettant à Amartya SEN d’obtenir le Prix Nobel dans cette discipline.

Son application au domaine de la santé reste insuffisamment présente dans la conception du système de santé, notamment en France. 

Les deux notions de salutogenèse et de capabilité sont complémentaires et méritent d’être davantage prises en compte. 

D’une part, les progrès technologiques en matière de santé ont conduit à focaliser l’attention sur la maladie et non plus sur la personne qui la subit, en mettant ainsi au premier plan la lutte contre les facteurs pathogènes et au second plan le recours aux facteurs salutogènes, incluant prévention et dépistage. Une telle dérive compromet les efforts des pouvoirs publics invitant chaque citoyen à une démarche d’autogestion de sa propre santé.

D’autre part, la multiplicité des sources d’informations, parfois douteuses ou mensongères, permise par le net et les réseaux sociaux brouille une telle démarche d’autant que s’ouvrent des perspectives plus ou moins fascinantes offertes par les objets connectés, l’intelligence artificielle et plus globalement l’augmentation des performances humaines avec l’hybridation homme/machine.

L’objectif des émissions « La santé à venir » est de contribuer dans une démarche citoyenne à mieux informer l’auditorat de ces nouvelles perspectives en proposant :

- des discussions et interviews avec des professionnels de santé médecins et non médecins, ainsi qu’avec des professionnels en sciences humaines,

- des tables rondes et ateliers faisant intervenir, des associations de patients et des usagers, de manière à intégrer les préoccupations des soignés et des soignants dans des rencontres et des discussions, constructives.