style="font-size: 10pt;">Une émission construite avec la communauté éducative, des chercheurs et des citoyens :
-Contribuer à former le citoyen dans la logique des droits humains,
-Confronter l'enseignement de l'histoire et le devoir de mémoire,
-Traiter de l'importance du langage poétique et littéraire et de l'art dans la transmission.
-Comprendre les mécanismes qui conduisent aux génocides et appréhender les approches,
Histoire et Mémoire
" Mémoire, histoire : loin d'être synonymes, nous prenons conscience que tout les oppose. La mémoire est la vie, toujours portée par des groupes vivants et à ce titre, elle est en évolution permanente, ouverte à la dialectique du souvenir et de l'amnésie, inconsciente de ses déformations successives, vulnérable à toutes les utilisations et manipulations, susceptible de longues latences et de soudaines revitalisations. L'histoire est la reconstruction toujours problématique et incomplète de ce qui n'est plus. La mémoire est un phénomène toujours actuel, un lien vécu au présent éternel ; l'histoire, une représentation du passé. Parce qu'elle est affective et magique, la mémoire ne s'accommode que des détails qui la confortent ; elle se nourrit de souvenirs flous, téléscopants, globaux ou flottants, particuliers ou symboliques, sensible à tous les transferts, écrans, censure ou projections. L'histoire, parce que opération intellectuelle et laïcisante, appelle analyse et discours critique. La mémoire installe le souvenir dans le sacré, l'histoire l'en débusque, elle prosaïse toujours. La mémoire sourd d'un groupe qu'elle soude, ce qui revient à dire, comme Halbwachs l'a fait, qu'il y a. autant de mémoires que de groupes ; qu'elle est, par nature, multiple et démultipliée, collective, plurielle et individualisée. L'histoire, au contraire, appartient à tous et à personne, ce qui lui donne vocation à l'universel. La mémoire s'enracine dans le concret, dans l'espace, le geste, l'image et l'objet. L'histoire ne s'attache qu'aux continuités temporelles, aux évolutions et aux rapports des choses. La mémoire est un absolu et l'histoire ne connaît que le relatif. »
Pierre Nora
Présentation des ouvrages « Les lieux de mémoire » Entre Mémoire et Histoire
La problématique des lieux – 1. La fin de l’histoire-mémoire Editions en trois volumes Quarto Gallimard 1997
Transmission
"Les actes de transmission ont bien un contenu de sens et de connaissances, ils ne peuvent être laissés à la discrétion des sentiments
et des émotions. Mais ce contenu n'a de chance de parvenir au "soi" d'autrui - avec, bien sûr, la charge pour lui de le recevoir et de la
faire vivre de façon nouvelle et singulière, au risque de sa liberté, - qu'à condition d'avoir été transmis par ceux et celles qui, un instant du moins, ont
été "signe" pour lui".
"Le langage poétique et littéraire reste le meilleur témoin de ce qui est instransmissible par le concept".
Catherine Chalier
Extraits de "Transmettre, de génération en génération". Les essais. Editions Buchet.Chastel 2008